
Modeste proposition pour empêcher les enfants des pauvres d’être à la charge de leurs parents ou de l’état et pour les rendre utiles au public |
Création 2007 |

|
 |
De quelques avantages de cette Modeste proposition...
« Premièrement, comme je l’ai déjà fait observer, elle diminuera considérablement le nombre d’enfants issus des banlieues, des cités, zones à habitations rapprochées dont nous sommes chaque année inondés, car leurs parents sont les plus grands faiseurs d’enfants de la nation, aussi bien que ses plus dangereux ennemis ; et s'ils restent au pays, ce n’est que pour profiter des avantages sociaux.
Deuxièmement. Les plus pauvres auront quelque chose à eux que la justice pourra saisir et affecter aux payements de leurs loyers en retard à leurs propriétaires, tous leurs autres biens étant déjà saisis et l’argent une chose inconnue parmi eux.
Troisièmement. Attendu que l’entretien de trois millions deux cents cinquante mille enfants de deux ans et au-dessus ne peut-être évalué à moins de 900 euros par tête et par année, l’avoir de la nation s’accroîtra par-là de cinq milliards huit cent cinquante millions d’euros par an, outre le profit d’un nouveau plat introduit sur les tables de tous les gens riches et de qualités du pays qui ont quelques délicatesse de goût ; et l’argent circulera parmi nous, l’article étant entièrement de notre cru et de notre fabrication.
Quatrièmement. Les re-producteurs réguliers, outre le gain annuel de 700 euros réalisés par la vente de leurs enfants, seront quittes de leur entretien après la première année.
Cinquièmement. Cet aliment amènera aussi beaucoup de monde dans les restaurants, où les chefs auront pris soin de se procurer les meilleures recettes afin de le préparer à la perfection, et par conséquent, ils auront leurs maisons fréquentées par tous les beaux messieurs qui s’estiment fort justement en raison de leurs connaissances en cuisine, et un cuisinier habile, fin connaisseur des vrais désirs de ses hôtes, saura rendre cette chaire de bébé aussi chère qu’il leur plaira.
Sixièmement. Ce sera un excellent stimulant au mariage, que toutes les nations sensées ont encouragé par des récompenses ou imposé par des lois et des pénalités. Cela augmenterait le soin et la tendresse des mères pour leurs enfants. Comment ne pas les chérir ces pauvres bébés dont elles tireraient leur subsistance, et dont l’intervention de l’Etat en ferait une source de profits annuels et non plus de dépenses. Nous verrions naître alors une honnête émulation entre les femmes mariées : à qui apportera au marché l’enfant le plus gras. Les hommes deviendraient aussi attentionnés envers leurs femmes enceintes qu’ils le sont aujourd’hui envers leurs Kawasaki, leurs Safrane, leurs ponceuses électriques Black and Decker et de peur d’un avortement, et ils ne les menaceraient plus ni du poing ni du pied comme ils en ont trop souvent l’habitude. » |
|
|
« Lorsque vous penserez au monde, donnez-lui de ma part un coup de fouet de plus. » Jonathan Swift
|